Record 72 from 1779

This record provides information on a full description of dress and ways of wrapping the Madras handkerchief.

Rien n'est assez beau pour elles, ce qu'une blanche met en toilette leur sert à trainer. Leur chemise est de la baptiste la plus fine, leur jupe est de belle mousseline, leur jupon de toile d´holande: les mouchoirs de Madras, ou de mouselines brodées garniers de dentelles ornent leur tête et leur sien, Car elles ont toujours deux mouchoirs pareils. Le casaquin est ordinariement de même étoffe que e jupon. [...] La quantité de rechanges est en proportion de leur aisance, mais rien ne les arrête en fait de luxe. Leur tête est surmontée de ce qu'elles appelent bamboche ou tignon. La manière la plus élégante est de créper les cheveux, d'en fire une grosse boucle derrière la tête: le reste des cheveaux est entouré d'un premier mouchoir auquel on fait fiare la poire; un second enveloppe, puis un troisième; un quatrième ainsi de suite jusqu'à la demi'douzaine quelquefois davantage enfin vient ce qui peut se trouver en dernier d'un moindre prix mais qui laisse entrevoir le précédent. Tous ces mouchoirs ainsi disposés forment une espèce de mître très élévée dont le devant est parsemé d'épingles d'or qui attachent les mouchoirs. Le défaut de jonction laissé à dessein derrière la tête decouvre la qualité et la quantité des mouchoirs. La vanité leur a dicté de ne pas afficher le plus beau mouchoir; le pareil orne leur sein.[...] Toutes les femmes de coleur ont la même coëffure. Il est très rare de voir la mistive même adopter la coëffure des blanches.

Source: Leo Elisabeth, 'Lettres de Charles de l'Yver lieutenant du régiment de Champagne relatant son séjour aux Antilles de 1779 à 1784', Les Annales des Antilles : bulletin de la Société d'histoire de la Martinique 26 (1983): 68-69